L’Iran devient membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS)
Lors d’un sommet en visioconférence tenue le 04 juillet, Téhéran a été officiellement accepté en tant que membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Cette adhésion marque un tournant majeur pour l’Iran, qui est confronté à des sanctions occidentales et qui cherche à se tourner vers l’est pour contrer son isolement.
L’Iran était déjà observateur au sein de l’OCS depuis 2005, mais il rejoint désormais la Chine, l’Inde, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan en tant que membre à part entière. L’OCS, une organisation intergouvernementale axée sur la sécurité et le commerce, cherche à contrer l’influence occidentale en Asie centrale et au-delà. L’objectif de cette instance est de précipiter l’avènement d’un ordre mondial multipolaire sur la scène internationale.
Le président russe Vladimir Poutine a saisi l’occasion du sommet de l’OCS pour remercier les membres de l’organisation pour leur soutien aux actions russes visant à défendre « l’ordre constitutionnel et la sécurité des citoyens » lors de la rébellion de la société paramilitaire Wagner le mois dernier (voir adn-med du 25/06/2023). Il a également souligné que la Russie résisterait aux pressions extérieures, aux sanctions et aux provocations.
Cette adhésion à l’OCS représente une victoire diplomatique pour l’aile dure du régime iranien. Alors que l’Iran fait face à des sanctions américaines en raison de son programme nucléaire et à un isolement croissant de la part de l’Occident, notamment après la répression violente des manifestants depuis septembre 2022, le pays confirme son virage vers l’est. Les pourparlers visant à sauver l’accord sur le nucléaire iranien, abandonné unilatéralement par les États-Unis en 2018, n’ont pas encore abouti. Parallèlement, Téhéran renforce ses liens économiques et diplomatiques avec la Chine et la Russie. En mars, Pékin a également facilité le rapprochement entre Téhéran et Riyad, les deux rivaux régionaux qui n’avaient pas de relations depuis 2016.
Il convient de noter que l’Iran est également candidat à l’adhésion au groupe des économies émergentes BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont le sommet se tiendra le mois prochain en Afrique du Sud, où d’autres pays comme l’Arabie saoudite, l’Argentine…qui postulent pourraient éventuellement les rejoindre (voir adn-med du 04/07/2023), ce qui renforcerait la dynamique de remise en cause dominée par les institutions de Bretton Wood ( FMI et banque mondiale).
SAIDANI Kassi