Mouvement des non-alignés : la polémique algéro-marocaine pèse sur les travaux de Bakou
C’est une vive polémique qui a opposé Amar Bendjema et Omar el Hailé, représentants respectifs de l’Algérie et du Maroc aux Nations Unies, à Bakou ( Azerbaidjan) où se tenait la réunion du mouvement des non-alignés.
Dans son intervention le Marocain a stigmatisé la création « d’un conflit artificiel » et ceux qui contestent la marocanité du Sahara sans pour autant citer nommément l’Algérie. Une prudence peu coutumière chez un homme qui ne manque jamais de convoquer « le valeureux peuple kabyle » à chaque fois qu’Alger interfère dans l’affaire Sahara occidental.
Vaine précaution puisque son homologue algérien ne s’est pas privé de ramener le débat aux droits du peuple sahraoui sahraouie dont il a assimilé les souffrances à celles qu’endurent les Palestiniens face à Israel.
En effet, le représentant algérien a insisté pour que le mouvement des non-alignés se prononce en faveur d’une égalité de reconnaissance des causes palestinienne et sahraouie. Une assimilation qui a suscité une réplique du diplomate marocain, lequel a soutenu que les deux situations ne pouvaient être confondus.
La polémique a jeté un malaise sur la rencontre d’un mouvement déjà mis à mal par la crise ukrainienne qui divise ses rangs.
Créé à Bandung en 1955 en pleine décolonisation, le MNA peine à trouver un nouveau souffle dans un monde qui a profondément évolué depuis la chute du mur de Berlin. D’une part le consensus est de plus en plus difficile à établir sur plusieurs dossiers ; d’autre part, des initiatives qui regroupent des nations ayant appartenu aux blocs de l’est et de l‘ouest prennent le pas sur un MNA sans identité ni objectifs évidents. Il en est ainsi du NEPAD ou des BRICS dont les concepts et les pratiques sont plus en phase avec le monde d’aujourd’hui.