Attaf à Téhéran : contenir l’axe Rabat-Riyad
Le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a effectué ce samedi une visite en Iran au cours de laquelle il a été reçu par le président de la République iranienne Ebrahim Raissi et son homologue Hossein Amir Abdollahian. Un déplacement qui fait déjà l’objet de nombreux commentaires et analyses de la part des observateurs de la scène algérienne et des experts de la région MENA.
Il y a d’abord la dépêche de l’APS qui souligne que ce déplacement a été fait par un ministre « chargé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. » Depuis le retour de Attaf à la tête de la diplomatie, la Présidence a repris les affaires en main et la relative autonomie du fringant Lamamra n’est plus qu’un lointain souvenir.
Sur le fond, le communiqué signale que « le président Ebrahim Raïssi a invité son frère le président Abdelmadjid Tebboune à effectuer une visite d’Etat à Téhéran dès que son agenda le permet ». Ahmed Attaf a exprimé « la satisfaction de l’Algérie quant à l’évolution positive caractérisant les relations arabo-iraniennes, notamment entre l’Iran et l’Arabie saoudite .» Une clause de style qui cache mal la nature des « entretiens approfondis », dont la dépêche de l’APS rapporte qu’ils concernent « nombre de dossiers “importants” et de sujets “d’actualité”, à l’image de la crise affectant les relations internationales, ainsi que les questions de décolonisation notamment en Palestine et au Sahara occidental, outre les crises au Yémen, en Libye et au Soudan,.. » Une convergence qui ne manquera pas d’être relevée par Rabat qui accuse déjà Tehéran de soutenir le Polisario via le Hezbollah ( voir adn-med du ….) et Riyad lourdement impliqué dans la conflit du Yémen.
Le rapprochement Alger-Téhéran se veut un renforcement du camp mené par la Chine et la Russie pendant que le binôme Rabat-Riyad assume de relayer l’influence des Etats-Unis et de l’Union Européenne.
L’antagonisme algéro-marocain est durablement inscrit dans une perspective qui hypothèque l’autonomie de décision stratégique de l’Afrique du nord.