jeudi, novembre 30, 2023
Politique

Maroc : ambitions régionales et tensions géopolitiques

Le Maroc évite de se positionner ouvertement dans les grands champs de bataille mondiaux, quand bien même son attachement au camp occidental serait établi et assumé. C’est donc loin des projecteurs que s’active le royaume. Multiplication ou consolidation des partenariats bilatéraux avec des pays européens ( Espagne, Allemagne, Grande-Bretagne…) ; la qualité des relations avec les USA n’étant jamais démentie.

Ce mercredi, il réunit à Rabat le troisième sommet des pays africains atlantiques. La diplomatie de proximité contraste avec celle de l’Algérie toujours indexée sur l’idéologie.

Investissement de l’Afrique de l’ouest

Marginalisé au Mali et au Burkina Fasso, deux capitales sensibles aux positions algériennes renforcées par les milices russes de Wagner, Rabat entend se poser comme leader de l’Afrique occidentale.

Le 3éme sommet des pays atlantique créé en 2022 organisé ce mercredi à Rabat confirme que l’objectif de ce regroupement est de structurer une zone de coopération qui constituera un contrepoids diplomatique, économique et sécuritaire à un Sahel instable. Le ministre des affaires étrangères marocain Nasser Bourita qui s’exprimait devant ses homologues de l’Afrique de l’ouest n’a pas fait mystère des objectifs de ce conglomérat.  «Nous avons travaillé dans la première réunion constitutive à la réflexion et à la prise de conscience qu’il existe des opportunités et des problèmes (…) on est passés à la deuxième phase, qui a consisté à édifier les structures en mettant en place un secrétariat général permanent ( basé à Rabat NDLR ) ainsi que trois commissions en charge de divers secteurs (Nigéria, Guinée et Cap-Vert)» a déclaré celui qui s’avère être le maitre d’œuvre de la réalisation d’un espace où son pays a déjà une présence ancienne à travers les banques, les assurances ; la RAM étant de longue date le vecteur d’un monde où figure le géant démographique et énergétique nigerian.

Sortir des dogmes

Parallèlement à ce leadership régional, Rabat assoit une politique militaire avec un appui d’israël non dissimulé ; un soutien dont les prolongements via les accords d’Abraham ouvre les ports sur des liens encore plus serrés avec les pays de la péninsule arabique. La stratégie n’est pas sans risque car au Maroc aussi les forces islamo-conservatrices travaillent la rue et le rapprochement avec l’Etat hébreu soulève régulièrement des fièvres qui, si elles se greffaient sur les problèmes sociaux, peut provoquer des remous dans une société tendue par de lourdes distorsions économiques. Pour l’instant l’audace a payé mais le feu couve toujours.

Une chose est d’ores et déjà acquise, Alger et Rabat sont sur des positionnements géopolitiques irréconciliables.

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