Iran : le régime étouffe l’insurrection des femmes
Défié publiquement par un mouvement de femmes né après le décès de Mahqa Amini âgée de 20 ans au mois septembre 2022 dans un commissariat de police de Téhéran, le régime des Mollahs reprend la main après avoir été contraints de dissoudre sa police des mœurs sous la pression populaire.
Pendant plusieurs mois, les femmes sont sorties sans voile, face à une théocratie qui fut contrainte de céder devant une dynamique contre laquelle, elle ne savait pas comment réagir. Initié à Téhéran, le mouvement a rapidement gagné les autres villes du pays, témoignant d’une profonde aspiration des citoyennes iraniennes à faire valoir leurs droits.
Dans les rues, des hommes se sont associés au combat des femmes, certains allant jusqu’à jeter à terre des turbans de religieux. Mais aucune organisation n’a pu émerger autour de cette insurrection civique pour donner une dimension politique à une contestation essentiellement portée par les femmes.
Divisés et peu enracinés dans les couches populaires, les dirigeants de l’opposition basés à l’étranger, à commencer par Reza Pahlavi, le fils du Shah d’Iran, n’ont pu faire jonction avec la protestation intérieure.
Depuis deux mois, les autorités ont entamé une reconquête de la rue où on voit des patrouilles de police interpellant des femmes non voilées et dont certaines ont été condamnées à des peines de prison ferme.
Téhéran vient d’annoncer que la police des mœurs sera de nouveau redéployée dans les rues des villes iraniennes pour exiger le port du voile dans l’espace public.