L’accord Tuniso-européen est officiellement signé
C’est fait. La Tunisie et l’Union européenne ont officiellement signé dimanche un accord de « partenariat stratégique » visant à renforcer leur coopération, en particulier dans le contexte de l’augmentation des traversées de migrants en Méditerranée.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que les chefs de gouvernement italien, Giorgia Meloni, et néerlandais, Mark Rutte, se sont rendus à Tunis pour finaliser un accord avec le président tunisien, Kaïs Saïed précédé par plusieurs déplacments à Tunis de dirgeants européens.
Un partenariat basé sur cinq piliers
Dans notre édition du 13/06/2023, nous écrivions que la question n’est pas de savoir si Kais Saied allait signer l’accord mais quand il allait le faire. Les choses ont été plutôt rapide puisque qu’il s’est passé à peine un mois entre la première visite de Giorgia Meloni et ce paraphe.
Cet aboutissement, salué comme une nouvelle étape importante pour traiter la crise migratoire de manière intégrée, est basé sur cinq piliers clés.
Le premier thème concerne la stabilité macroéconomique ; l’UE s’engage à soutenir la Tunisie dans ses efforts visant à accéder à une stabilité économique. Le deuxième axe concerne le commerce et les investissements appelé à favoriser les échanges et les investissements entre les deux parties. Troisième sujet de cet accord, la transition énergétique verte souligne l’importance de la coopération dans le domaine des énergies renouvelables et de la lutte contre le changement climatique. Quatrième pilier, le rapprochement entre les peuples promeut les échanges culturels et les contacts entre les citoyens tunisiens et européens. Enfin, le cinquième point qui traite de la migration et de la mobilité est d’une importance cruciale étant donné que la Tunisie est l’un des principaux sites de départ des migrants qui traversent la Méditerranée centrale pour rejoindre l’Europe.
Le volet financier
Concrètement le dispositif prévoit une aide financière substantielle. L’UE s’est engagée à fournir une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière, ainsi qu’une aide budgétaire directe de 150 millions d’euros en 2023 pour soutenir la Tunisie qui fait face à de graves difficultés économiques et à une dette élevée. Cependant, cette assistance est conditionnée à un accord entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) sur un nouveau crédit de 1,9 milliard de dollars, un dossier qui est actuellement dans l’impasse, du fait du refus de Kais Saied d’envisager les réformes structurelles qu’appelle la dégradation socio-économique de son pays.
En dépit de cet écueil, l’accord entre la Tunisie et l’UE est considéré comme un modèle pour l’établissement de nouvelles relations avec d’autres pays d’Afrique du Nord, tels que le Maroc et l’Égypte, selon Giorgia Meloni. Il vise également à mieux contrôler l’immigration irrégulière et à trouver des solutions plus humaines pour faire face à cette crise migratoire.
Pour sa part, le président tunisien, Kaïs Saïed, a souligné la nécessité d’un accord collectif sur l’immigration inhumaine et les opérations de déplacements forcés orchestrées par des réseaux criminels.
Les observateurs ont relevé le mutisme obervé par les dirigeants européens sur le sujet des droits de l’homme . Une complicité qui a fait dire à un militant de la Ligue tunisienen des des droits de l’homme, la LTDH, que « Tunis est désormais l’Ankara d’Afrique du Nord ». Eneffet, la rétention migratoire que consent à supporter Erdogan se paie finacièrement mais aussi par une prudence permanente des partenaires européens quand il faut se prononcer sur les violations des libertés indivuduelles et collectives que malmènent le Réïs.