France-Algérie : ruses et diplomatie
Cela fait maintenant plus de deux mois que le consul d’Algérie à Nanterre, Imad Selatenia qui devait rejoindre son nouveau poste à Marseille se morfond à Alger. Motif de ce retard : le diplomate algérien attend que les autorités françaises lui délivre le fameux visa D ( d’installation ), un sésame qui tarde à venir. Autre perturbation administrative ou second message subliminal, le nouveau consul qui doit remplacer le sus-nommé à Nanterre est confronté à la même contrainte. Aucun document ne lui étant délivré par Paris pour pouvoir occuper son poste, le promu se trouve, comme son collègue de Marseille, bloqué à Alger. Un exercice auquel s’étaient livrés les Algériens qui avaient mis plus de six mois pour délivrer le visa nécessaire à l’installation consul général français à Alger. ” Entre l’Algérie et la France les choses sont au point mort mais la réciprocité marche bien“, ironise un opérateur économique français.
Selon des informations de dernière minute, Imad Selatenia aurait enfin obtenu son visa. Il serait même attendu à Marseille pour demain matin. Si cela venait à se confirmer, il aura finalement moins attendu que son collègue français qui a dû patienter six mois avant de se poser à Alger.
Selon
Au ministère des affaires étrangères algérien, certaines voix confient que ces deux atermoiements sont des manifestations destinées à signifier l’irritation française vis-à-vis des rugueuses réactions algériennes qui ont suivi la visite du président Marcon en Algérie et qui ont sérieusement attenté à la crédibilité d’une relation bilatérale et entente géopolitique dans lesquelles le chef de l’Etat français s’était beaucoup investi.
Elle est bien loin l’euphorie qui a suivi la visite d’Etat effectuée par la président français en Algérie en aout 2022. Depuis, les secousses se sont succédées et rarement les relations algéro-françaises, qui ont pourtant connu nombre de crises, n’ont été aussi dégradées.