L’Espagne vote, le Maroc retient son souffle
C’est demain, dimanche que les Espagnols vont se rendre aux urnes pour élire les 350 députés et 208 sénateurs sur les 265 de la XVéme mandature des Cortes.
Ce scrutin survient à la suite de la décision du chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez de convoquer des législatives anticipées dans la foulée de la débâcle enregistrée par l’alliance de gauche lors du scrutin local et régional du mois de mai.
Il n’est pas exclus que le parti populaire ( droite ) sorte vainqueur de cette confrontation. Une alternance qui aurait évidemment un impact sur le plan interne mais aussi externe.
L’Europe perdrait un de ses derniers gouvernement de gauche. Au sud, le Maroc suit avec une fébrilité mal contenue un changement de gouvernement à Madrid dans la mesure où la droite a été très critique à l’endroit de Pedro Sanchez qui a soutenu au mois de mars 2022 le plan d’autonomie préconisé par Rabat sur le Sahara occidental. Le ralliement de l’Espagne, ancienne puissance administrante de ce territoire, fut enregistrée par le Maroc comme un succès politique et diplomatique de taille. Et il est vrai que l’alignement de Madrid sur Rabat dans ce dossier a ajouté du crédit à la position du royaume alaouite.
Un revirement qui a engendré une crise diplomatique avec Alger ; crise qui provoqua la faillite de dizaines de petites et moyennes entreprises espagnoles et algériennes. C’est dire si Alger aussi suit avec attention le vote de ce dimanche.
A Rabat on se plait à rappeler que bien qu’adoptée sous Donald Trump, la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental ne fut pas reniée par les USA après l’élection du démocrate Joe Biden à la présidence des Etats-Unis.
A Rabat, le temps sera long à passer les prochaines vingt-quatre heures.