jeudi, novembre 30, 2023
Politique

Tunisie. Deux ans après le coup de force de Kaïs Saïed, l’opposition peine à mobiliser

Ce mardi 25 juillet, jour de la fête de la République, cela faisait deux ans jour pour jour que le président Kaïs Saïed a suspendu la vie institutionnelle tunisienne en actionnant le fameux article 80 de la Constitution. Des membres du Front du salut national, parmi lesquels on pouvait voir Ahmed Nejib Chebi, Samir Dilou, Imed Khemiri et Riadh Chaibi au milieu d’une centaine de partisans, se sont retrouvés sur les marches du théâtre municipal situé sur l’emblématique avenue Habib Bourguiba pour scander des slogans hostiles au président et d’autres exigeant la libération des détenus politiques.

Ces appels ont été accompagnés de la dénonciation du mémorandum signé récemment par Kaïs Saïed et l’Union européen où Carthage consent, contre des aides économiques, a collaborer pour limiter les flux des migrants vers l’Europe : «  Peuple affamé, ils t’ont vendu aux Italiens » a-t-on entendu chez les opposants qui ont pris le soin de cibler l’Italienne Giorgia Meloni, acteur essentiel dans cet accord, pour ne pas s’aliéner l’Union européenne dans son ensemble.

La modestie du nombre de participants n’est pas uniquement due à la période estivale ou à la canicule. L’opposition a un double problème. Elle peine à se trouver une figure pour incarner une vraie alternative à un despote qui s’est plus imposé par la faiblesse de ses adversaires que par la qualité de sa gouvernance.  Et l’association des islamistes au mouvement du Front du Salut national inhibe la mobilisation des forces hostiles à Kaïs Saïed. 

Pour l’heure, les observateurs de la scène tunisienne s’accordent à dire que le pouvoir de Kaïs Saïed doit plus à la faiblesse de l’opposition qu’à la performance de de sa gestion.  

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