jeudi, novembre 30, 2023
International

Niger : le président Mohamed Bazoum otage de sa garde

La situation était toujours confuse ce mercredi soir devant le siège de la présidence de la république où des éléments de la garde présidentielle installés sur des pick-up contrôlaient les alentours des bâtiments et de la résidence de la Présidence de la république, sans pour autant entraver la circulation de la capitale.

Condamnations unanimes

A Niamey, et en dehors de quelques coups de feu de sommation destinés à disperser un début de manifestation favorable au président Bazoum, il n’y a pas eu de troubles particuliers, l’armée donnant, pour l’heure, l’impression de ne pas vouloir s’associer à l’initiative de la garde présidentielle.

Les pourparlers engagés avec les insurgés n’ayant pas abouti, ces derniers empêchent le chef de l’Etat de s’exprimer même si on apprend que lui et sa famille sont en bonne santé. Le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exhorté les putschistes « à cesser immédiatement (…) leur inacceptable entreprise ». Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu et la Cedeao ( Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) ont condamné ce qui est considéré comme une tentative de putsch. Soucieuse de ne pas apparaitre en première ligne dans un pays où elle garde son influence politique, militaire et économique, la France s’est dite « préoccupée » et déclare « s’associer aux appels de l’Union africaine et de la Cedeao. » De leur côté, les Etats-Unis exigent « la libération immédiate du président ».

Aujourd’hui, l’Algérie, pays frontalier du Niger, a fait savoir que son ministre des affaires étrangères s’est entretenu avec son homologue nigérien pour donner suite au communiqué « qui a condamné avec force la tentative de coup d’Etat qui se déroule dans ce pays frère et voisin. »

L’ombre de Wagner

Ce concert de protestations et de condamnations n’a, pour l’instant, pas eu raison de la détermination de la garde présidentielle qui avaient déjà manifesté leur irritabilité par leur passé à l’endroit du chef de l’Etat.  

Donné comme l’un des pays les plus pauvres du monde, le Niger, ancienne colonie française devenue indépendante en 1960, qui a déjà connu quatre coups d’Etat est en proie à des raids meurtriers de djihadistes qui ont investi plusieurs parties de son territoire. Producteur d’uranium qui alimente le parc nucléaire français, ce pays garde une relation de proximité avec l’ancienne métropole qui y entretient plusieurs centres militaires.

En fin d’après-midi le président du Bénin a déclaré se rendre à Niamey pour tenter une médiation.

Tous les regards se tournent vers le Mali et le Burkina Fasso voisins pour deviner si des connexions ont été ou peuvent être établies avec les juntes qui y ont pris le pouvoir et qui ont, elles aussi, fait l’objet de condamnations unanimes avant de trouver assistance auprès des milices russes de Wagner puis de quelques pays limitrophes.  L’effet domino est ce que redoutent par les nations concernées par ce que certains observateurs considèrent encore comme une mutinerie.

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