Niger : les putschistes prennent le pouvoir
La confusion qui a régné toute la journée a connu son épilogue dans la nuit du mercredi à jeudi au Niger. Peu avant minuit, des officiers revêtus de divers uniformes sont apparus à la télévision nationale pour annoncer la fin du régime du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum ; assumant ainsi un coup d’Etat qui ne voulait pas dire son nom pendant près de trente-six heures.
Se présentant en tant que comité de sauvegarde de la patrie, une dizaine de gradés ont déclaré avoir renversé le chef de l’État.
Selon un scénario désormais bien rodé au Sahel, les insurgés ont décrété « la suspension de toutes les institutions », la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu « jusqu’à nouvel ordre ».
Insensibles à l’avalanche de condamnations internationales, les putschistes ont averti « contre toute intervention étrangère. »
Pendant la journée du mercredi, des manifestants parmi lesquelles on pouvait voir quelques femmes ont sillonné les rues de Niamey pour apporter leur soutien au président Bazoum. Lorsque les protestataires se sont rapprochés du palais présidentiel, ils ont été dispersés par des tirs de sommation de la garde présidentielle.
Après le Mali et le Brukina-Fasso, le Niger est le troisième pays du Sahel à rejoindre la liste des pays dirigés par une junte militaire.