France-putschistes nigériens : la situation s’envenime
Les putschistes nigériens viennent de dénoncer les accords de coopération militaire liant le Niger et la France qui dispose d’une base à Niamey avec 1500 hommes. La réponse de Paris a été rapide : « le cadre juridique de ( la) coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords qui ont été conclus avec les autorités nigériennes légitimes » ajoutant que celles-ci sont « les seules que la France comme la communauté internationale reconnait. »
Dans cette situation de tension extrême, les relations peuvent dégénérer, d’autant que le Conseil national de la sauvegarde nationale, CNSP mis en place au lendemain du coup d’Etat encourage en sous main les manifestants à investir la rue pour dénoncer la présence française.
Les putschistes qui cherchent à renforcer leur emprise sur le pays et briser leur isolement international ont mis un terme aux fonctions de quatre ambassadeurs du Niger aux Etats Unis, Nigéria, Togo et en France. L’ambassadrice Aichatou Boulama affectée à Paris depuis 2022 déclare refuser de quitter son poste et maintient sa fidélité au président Bazoum qui l’a nommée.
Toujours sur le front diplomatique, la délégation de la CDEAO qui s’est rendue ce jeudi à Niamey pour tenter une médiation a quitté la capitale nigérienne sans avoir rencontré le général Abdourehamane Tchiani, chef de la junte. Le délai assigné aux putschistes par cette organisation pour accepter un retour à la légalité constitutionnelle expire dans trois jours. Au-delà de cette période, la CEDEAO n’exclut pas de recourir à la force si le président élu Mohamed Bazoum n’est pas rétabli dans ses fonctions. Une menace devant laquelle refusent de céder les putschistes.
Dans une tribune parue jeudi soir dans le Washington post, Mohamed Bazoum, toujours otage des putschistes, estime que ce coup d’Etat représente un danger pour le monde et le Sahel qui passera sous influence russe par le biais des milices Wagner. Il a appelé « la communauté internationale à rétablir l’ordre constitutionnel. »
Face à la détermination du chef de l’Etat nigérien se trouve un militaire au tempérament fermé. Les personnes qui ont approché le chef de la junte décrivent en effet un homme rigide et introverti ; un facteur qui ne facilitera pas l’apaisement pour permettre une sortie apaisée du conflit.
