Russie-Afrique du nord : Poutine met plusieurs fers au feu
Alors que Moscou laissait penser qu’il avait scellé un partenariat spécifique et privilégié avec l’Algérie en Afrique du nord, Vladimir Poutine annonce devant des membres de son gouvernement que son pays prépare des zones de libre-échange avec plusieurs pays de la région : “Nous préparons des accords sur une zone de libre-échange avec le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie. C’est toute l’Afrique du Nord. Il y a beaucoup plus de points de développement sur le continent et il y a des pays très intéressants. Par conséquent, en aucun cas nous ne devons manquer d’autres régions “, a-t-il recommandé.
Une annonce qui ne manquera pas d’interpeller Alger qui n’a cessé ces derniers mois de revendiquer sa proximité avec le Kremlin. Après les déclarations controversées d’Abdelmadjid Tebboune qui assurait Poutine devant les caméras du monde entier qu’il était l’homme qu’admirait toute l’humanité, c’est le chef d’état-major de l’armée algérienne, Said Chengriha qui vient d’entamer une visite officielle en Russie où il a été reçu par le ministre de la défense Sergeï Choïgou ( voir adn-med du 02 août).
Par ailleurs, et depuis la fin de la tenue du sommet Russie-Afrique ouvert le 27 juillet à Saint Petersbourg, l’agence de presse officielle APS expose toujours sur son portail sa dépêche rendant compte de l’évènement.
A l’inverse de l’Algérie qui se plait à rappeler son alignement sur la Russie, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, tout aussi soucieux d’accéder au marché russe – notamment en ce qui concerne les céréales ou même l’énergie via des circuits contournant les sanctions -, gardent une polyvalence dans leur relations et coopérations internationales.
« Stratégiquement, les Russes accélèrent, diversifient et amplifient leur influence sur le continent. Des pays sont plus ou moins dépendant de cette offensive. Si des régimes comme ceux de Centre-Afrique, du Mali, du Bukina Faso et, peut-être demain, du Niger n’ont d’autres choix que de s’abriter sous le parapluie russe, on comprend mal l’empressement d’Alger à s’enfermer dans une relation qui peut, du jour au lendemain, connaitre de sérieux bouleversements », analyse cet ancien responsable de la défunte société des mines Sonarem ( société nationale de la recherche et d’exploitation minière), proche des cercles militaires et qui a eu à fréquenter longtemps les
partenaires soviétiques.