jeudi, novembre 30, 2023
International

Iran : des femmes dévoilées astreintes à suivre des soins psychiatriques

Le régime des Mollahs ne manque ni de férocité ni…d’imagination. Les femmes qui refusent de porter le voile sont condamnées à laver des morts ou suivre des soins psychiatriques. Cette dernière sanction héritée du système soviétique vient d’être adopté en Iran.

Psychiatrie dévoyée

La célèbre actrice Afsaneh Bayegan âgée de 61 ans qui s’est montrée plusieurs fois tête nue sur Instagram, et qui a fait de même dernièrement à l’occasion d’une cérémonie publique vient de se voir notifier une condamnation de deux ans de prison avec sursis et l’obligation suivre une fois par semaine un traitement pour un ” trouble mental de la personnalité antifamiliale” dans un centre spécialisé, a rapporté l’agence Fars.

Cette campagne relève d’une une stratégie puisque d’autres cas sont signalés un peu partout et, notamment, dans la capitale. Une autre comédienne, Azadeh Samadi devra, elle aussi, se faire prendre en charge pour « trouble de la personnalité anti sociale » après s’est coiffée d’un chapeau et non d’un voile dans la rue.

Les organisations de psychiatres iraniens ont publiquement dénoncé ces dérives.  Une missive rendue publique adressée au responsable de l’autorité judiciaire par quatre structures dédiées à la santé mentale dénonce le fait  « d’abuser de la psychiatrie » à des fins politiques . « Le diagnostic des troubles mentaux relève de la compétence d’un psychiatre, pas d’un juge », peut-on lire dans la correspondance.  

Si la popularité de ces Iraniennes les a relativement protégées des condamnations plus sévères, d’autres femmes sont obligées de laver des cadavres pendant des périodes plus ou moins longues.

Les répressions peuvent prendre d’autres formes comme des amendes, des saisies de véhicules quand les conductrices sont dévoilées ou des pressions sur les commerçants qui acceptent de servir des citoyennes dont la chevelure n’est pas couverte.

Une gérontocratie hors d’époque  

La proximité de l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini survenue en septembre 2022 rend les autorités iraniennes particulièrement fébriles.  

A la fin du mois de juillet, le parlement a été destinataire d’un projet invitant la justice à aggraver les peines contre celles qui rejettent le port du voile. “Si cette loi est votée, elles ( les Iraniennes NDLR ) pourraient perdre leur droits civiques, le droit de travailler, elles seraient privées de tout”, déplore la chercheuse Azdeh Kian. Mais le plus grave dans ce texte est l’introduction d’un nouveau crime qui est la “promotion du dévoilement ». Cette disposition stipule que s’il y a récidive la femme serait accusée de  « de propager des slogans contre le voile », ce qui les exposerait à la peine capitale.

Pour les spécialistes de l’Iran, ces rigidités sont le signe de la fragilité d’un système dirigé par des octogénaires à bout de souffle et déconnecté du réel. 

Pour l’heure, et hormis notre écrit, aucun media nord-africain n’a rendu compte de la situation qui prévaut en Iran.

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