mardi, novembre 28, 2023
Politique

Rejet de l’intervention au Niger : l’Algérie et la Russie en phase

Pour le chef de l’Etat algérien, l’opération envisagée par la CEDEAO « est une menace directe pour l’Algérie. Nous refusons catégoriquement toute intervention militaire »

Lors d’une interview télévisée, a fermement rejeté de toute idée d’intervention militaire au Niger, précisant que l’Algérie a près de mille kilomètres de frontière avec ce pays avant de s’interroger : « Dans quelles situations sont aujourd’hui les pays qui ont connu une intervention militaire?… Regardez où en est la Libye, la Syrie… » a-t-il argumenté. Abdelmadjid Il ya quelques mois, Abdelmadjid Teboune qui s’exprimait sur la chaine El Djazira n’avait exclus l’éventualité d’envoyer en Libye l’armée algérienne si d’autres acteurs y déployaient leur forces.

Si Alger préconise le retour à la légalité constitutionnelle, il ne dit pas ce qu’il faudrait faire si les putschistes campent sur leurs positions, ce qui semble être le cas. 

Une position ambiguë que partage Vladimir Poutine qui, lui aussi, appelle « au respect de la légalité » tout en exprimant ses réserves sur les intentions de la CEDEAO qui projette de recourir à la force si les auteurs du coup d’Etat persistaient dans leur aventure. Venant d’un dirigeant qui a envahi sur un pays souverain, cette posture est diversement appréciée par les observateurs.

Inviter à un retour à l’ordre constitutionnel tout en s’opposant à des opérations contraignantes contre les putschistes fut également les recommandations d’Alger et de Moscou lors des coups d’Etat qui ont secoué le Mali et le Burkina Faso. Des propositions qui n’ont pas empêché les deux capitales de nouer rapidement des relations cordiales et denses avec les nouveaux dirigeants. «  Dénoncer les putschs et ménager les putschistes ne peut pas être crédible si cette attitude devient une ligne politique. Répéter indéfiniment qu’il faut une solution politique alors que des militaires s’autorisent de changer les pouvoirs par la force ne participe pas à favoriser la pédagogie de la bonne gouvernance » prévient cet ancien diplomate algérien aujourd’hui en retraite et qui fut en poste à Bamako.      

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