Niger : l’impasse
A Niamey, les putschistes soufflent le chaud et le froid. Après avoir affiché leur disponibilité au dialogue devant la délégation de dignitaires musulmans nigérians venus leur rendre visite en qualité de médiateurs, ils font volte-face ce lundi et dénoncent les sanctions inhumaines et humiliantes de la CEDEAO. »
Par ailleurs, ils annoncent vouloir juger pour « haute trahison » et « atteinte à la sureté » du pays le président Mohamed Bazoum détenu avec sa femme et son fils depuis le coup d’Etat.
Les observateurs attribuent ces tergiversations à deux causes. La première relève de l’improvisation qui a caractérisé l’initiative prise en solo par le général Abderrahamane Tchiani ; l’autre aspect concernant ces revirements renvoie à l’absence de consensus qui prévaut dans les rangs de l’armée nigérienne.
Dernier facteur d’incertitude, le tempérament obtus de Tchiani tel que décrit par ceux qui l’ont approché laisse, pour l’instant, peu de chance à une sortie négociée de la situation provoquée par son coup de force.
L’ONU et les chancelleries occidentales s’alarment des conditions de détention du président Bazoum. Néanmoins, ce diplomate marocain qui est resté pendant trois ans et demi à Niamey ne croit pas à une mise en péril délibérée de sa vie. « Bazoum est l’assurance vie de Tchiani. A moins d’être acculé dans ses derniers retranchements ou s’il arrivait un dramatique incident, Tchiani ne peut pas se permettre d’attenter à la vie de son otage », estime notre interlocuteur.