Censure de Barbie en Algérie : les internautes s’indignent
Après trois semaines de projection qui ont drainé plus de 40 000 spectateurs à Alger, Oran et Constantine – un record pour une scène cinématographique anémique – le film Barbie qui caracole en tête des entrées dans le monde a été retiré des salles « pour atteinte à la morale. » En réalité ce sont les allusions à l’homosexualité qui sont à l’origine de ce retrait subi.
Cependant, quatre jours plus tard, aucune autorité n’a communiqué sur cette décision et nul ne peut dire précisément qui en est l’auteur, même si des sources concordantes font état d’une notre du ministère de la culture et des arts qui a ordonné le retrait du film.
Sur la toile, les internautes s’indignent. Avec des arguments différents. Si une majorité souligne que le droit de voir et de juger une œuvre cinématographique relève du libre arbitre de chacun, d’autres relèvent que cette censure est intervenue après que des Etats du Moyen- Orient aient émis des réserves sur le contenu de la production américaine. « Il fut un temps où Alger était un site intellectuel et culturel où se décidait la valeur et la crédibilité artistique des œuvres de tout le continent. Voilà maintenant sue ce sont les pétromonarchies qui nous dictent leurs gouts et choix », s’étrangle Louisa.
Les Algériens sont souvent confrontés à des situations où des agents de la police ou de la justice interviennent selon des normes qui ne sont pas prévues par loi. Lakhdar raconte sa mésaventure : « Je sortais en voiture d’Alger quand je fus arrêté au barrage filtrant de Reghaia ( est de la capitale, NDLR ). Le gendarme me fait ouvrir ma malle et y découvre cinq bouteilles de vin. Il décide de me verbaliser. Je proteste en exigeant de connaitre l’article de loi sur lequel est basée ma sanction. Le gendarme me répond : « la chariaa l’interdit ». Ses collègues suivent silencieux la scène. Après un esclandre de 10 minutes, je reprends ma route avec mes provisions. »
Il y a une semaine la chaine de télévision s’est vue suspendre ses programmes par l’autorité de la régulation audio-visuelle, l’ARAV, le gendarme algérien des medias, pour avoir laisséer passer des images attentant « aux valeurs algériennes et musulmanes » dans un film diffusé tard dans la nuit.