jeudi, novembre 30, 2023
International

Niger. La Cedeao refuse le plan de transition de la junte ; L’UA exclut le Niger, Alger se braque

Samedi soir le général Abderrahamane Tiani leader de la garde présidentielle qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet a annoncé à la télévision que les putschistes allaient gérer une phase de transition de trois ans maximum avant de rendre le pouvoir aux civils.  Une proposition aussitôt rejetée par la Cedaeo. Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de cette organisation a déclaré : . « Une période de transition de trois ans est inacceptable », prenant soin d’ajouter : « Nous voulons que l’ordre constitutionnel soit restauré le plus rapidement possible », a-t-il précisé à la chaine qatarie Al Jazira.

Cette montée de la tension a fait réagir un autre acteur important de la région : l’Algérie qui a décidé de fermer son espace aérien aux avions militaires français qui se rendent au Sahel ; une initiative qui ne contribuera pas à apaiser des relations entre Alger et Paris déjà bien compliquées.

A la crise politique et sécuritaire du Niger s’ajoute maintenant une crise diplomatique où on distingue deux blocs : la Cedeao soutenue par la France et, avec quelques nuances, l’Union européenne et l’ Union africaine qui vient d’exclure le Niger. De l’autre, l’Algérie, la Russie et les autres Etats de la région dirigés par des juntes militaires ( Mali, Burkina Faso et Guinée ) qui s’opposent à toute forme d’intervention armée au Niger.

  Pendant qu’à Niamey des manifestants sortent régulièrement pour apporter leur soutien aux putschistes, dénoncer la Cedeao et la France et souhaiter l’aide le Russie dont les drapeaux sont brandis dans la rue, l’Unicef signale ce lundi d’un risque de catastrophe humanitaire avec plus de 2 millions d’enfants qui sont déjà en attente de secours. Une situation qui ne manquera pas de s’aggraver si l’augmentation des prix des denrées alimentaires continuent de grimper.

Depuis le 30 juillet, soit quatre jours après le coup d’Etat, le Niger est sous le coup d’une série de sanctions qui provoquent un début de pénuries sur les produits de première nécessité. Ces sanctions frappent par ailleurs le secteur énergétique puisque le Nigéria qui fournit 70% de l’électricité du Niger a coupé ses réseaux.

La question de l’utilité des sanctions contre les régimes despotiques revient au Niger où des observateurs rappellent que les restrictions frappent d’abords les populations les plus vulnérables. 

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