Niger : la France refuse l’expulsion de son ambassadeur
Les putschistes nigériens viennent d’ordonner l‘expulsion des ambassadeurs de France, du Nigeria et de l’Allemagne. Après une période de flottement, les autorités militaires ont finalement fait savoir que Berlin et Abuja n’étaient pas concernés par leur décision. Le Quai d’Orsay a aussitôt fait savoir que la junte – qu’elle ne reconnait pas -, n’a pas autorité à prendre pareille mesure. Pour Paris, l’accréditation de son représentant ayant été accordée par les autorités démocratiquement élues, sa dénonciation ne peut être prononcée que par les mêmes instances.
L’initiative des militaires nigériens risque de créer une situation difficilement gérable. Depuis leur coup d’Etat du 26 juillet, des jeunes manifestants favorables au coup d’Etat investissent régulièrement les rues de Niamey pour exprimer leur hostilité à la France et saluer la Russie dont les drapeaux sont exhibés par la foule. Quelques incidents, pour l’instant sans gravité, prenant pour cible des sites appartenant à la représentation française ont déjà eu lieu. Les nouveaux maitres de Niamey laisseront-ils ces attaques se reproduire ? Que fera la France qui dispose d’une base comptant un millier d’hommes à Niamey en cas d’agression perpétrée contre ses personnels ou locaux ? Comment continuera-t-elle à entretenir cette base sachant que l’espace aérien nigérien est fermé par les putschistes ? Paris refusera-t-il de se soumettre à cette interdiction au motif qu’elle vient d’éléments dont elle refuse ignore l’autorité ? Autant de questions qui ouvrent la voie à une escalade dont il est difficile de prévoir les implications.
