jeudi, novembre 30, 2023
Société

France : le voile dans le savoir… et au delà

Deux cent quatre-vingt-dix-huit élèves se sont présentées avec l’abaya devant les établissements le premier jour de la rentrée et 67 ont refusé de l’enlever sur près de 12 millions d’élèves inscrits dans le primaire et le secondaire en France. Pourtant, depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux ont été inondés de conseils et d’encouragements à braver une disposition « islamophobe. » Pourquoi cet échec ? Deux explications, qui n’éliminent pas d’autres, sont d’ores et déjà évidentes.

Les émeutes du début de l’été qui ont impliqué une majorité de jeunes de confession musulmane ont conduit le chef de l’Etat français – qui avait longtemps botté en touche un sujet clivant – à prendre la mesure de l’emprise des réseaux frèristes sur une partie non négligeable de familles issues de l’émigration. L’autre élément à l’origine du faible impact des propagandes islamistes, c’est la fermeté affichée par le président et son ministre de l’éducation quant à la volonté d’assumer leur décision et leur détermination à l’appliquer. Pour cette proviseure qui a exercé pendant vingt-cinq ans, dont plusieurs années passées en zone d’éducation prioritaire ( ZEP ) « Cette résolution a eu pour effet de dissuader les adeptes islamistes d’abuser du louvoiement et d’encourager les enseignants à faire respecter la règle, dès lors qu’ils se savent soutenus. » 

Cette épreuve vient confirmer une norme : le fondamentalisme islamiste est une pandémie multi-symptomatique mais, comme tous les autoritarismes, il a un invariant : en dernière instance c’est le rapport de force qui prévaut.

Tout n’est pas encore joué dans la rentrée française. Les lycéens n’ont pas encore rejoint leurs classes. Or, c’est dans cette catégorie scolaire que le discours de l’islam politique infuse le plus. Par ailleurs, des enseignants acquis aux thèses islamo-gauchistes peuvent tenter une polémique voire un mouvement de désobéissance pour, sinon entraver le bon déroulement de la reprise des cours, du moins en parasiter le climat. Des risques qui ne devraient, cependant, pas inverser la dynamique de mobilisation en faveur de la protection de la laïcité dans le système éducatif français.

Comme souvent, le Conseil supérieur du culte musulman, (CSCM) reste dans l’ambiguïté. Après avoir officiellement déclaré au mois de juin que ce vêtement « n’est pas un signe religieux », – ce qui, en toute logique, ne devait plus le conduire à s’impliquer dans une instruction ministérielle qui n’avait pas aucune corrélation avec le culte -, il vient de faire savoir qu’il se réservait le droit de saisir le Conseil d’Etat pour faire invalider la décision de Gabriel Attal. 

Du côté des pays des musulmans, la tendance générale est à la condamnation d’une mesure considérée comme ségrégationniste. Quand des voix s’élèvent pour dire que ces médias ou autorités qui veulent imposer le droit de leur coreligionnaire à afficher des signes d’appartenance musulmane dans l’espace institutionnel ne trouvent rien à dire quand des Chrétiens sont sanctionnés en terre d’islam pour avoir revendiquer leur foi dans la sphère privée, la réponse est invariable : «  le contexte n’est pas le même ». En effet.  

Partager avec

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Advertisment ad adsense adlogger