mardi, novembre 28, 2023
International

Arabie Saoudite-Israël : vers la normalisation ?

Les contacts suivis entre Riyad et Tel Aviv étaient connus. Bien que portant sur des sujets importants comme les échanges de technologies sécuritaires ou la réalisation de la ville du futur Neom, ces échanges étaient néanmoins officiellement restés dans le registre de la confidentialité. Cette fois, c’est le prince héritier Mohamed Ben Salman (MBS) qui fait publiquement état de progressions significatives vers l’établissement de « relations avec Israël ».

Dans une interview diffusée par la chaîne américaine Fox News, MBS déclare que « chaque jour, nous nous rapprochons de l’établissement des relations avec Israël. » L’homme fort de Ryad qui assure « vouloir une nouvelle vie pour les Palestiniens » ne fait cependant plus des conditions exigées par les pays arabes un préalable pour avancer dans une nouvelle approche stratégique avec la voisin hébreu et ne dissimule pas sa volonté de rejoindre les pays qui ont adhéré aux Accords d’Abraham.

Les Etats-Unis qui furent le maître d’œuvre de ce pacte, où quatre pays membres de la Ligue arabe, le Maroc, les Emirats arabes Unis, le Soudan et Oman, assument l’établissement des relations diplomatiques avec Israël, savent que le basculement vers une stabilité géopolitique du Moyen Orient ne peut se réaliser durablement sans l’implication des Saoudiens dans ce processus. Pour plusieurs observateurs, l’officialisation des relations entre Ryad et Tel Aviv n’est qu’une question de temps. Ces mêmes sources estiment que l’engagement des Emirats arabes Unis dans les Accords d’Abraham n’a pu se faire sans l’aval américain ou, à tout le moins, sa consultation. 

Il reste que le rapprochement entre Saoudiens et Israéliens survient au moment où à Tel Aviv le pouvoir est détenu par la coalition la plus extrémiste qu’ait connue le pays.  Des ministres se sont laissés aller à des déclarations politiquement outrancières, voire franchement xénophobes, certains comme Bezalel Smotrich, ministre des Finances, affirmant que le peuple palestinien n’existait pas. 

Compte tenu du poids économique de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, de son influence spirituelle (elle abrite les lieux saints de l’islam) et des ambitions de rénovation qu’elle affiche depuis que MBS a pris le pouvoir de fait – le pays est désormais membre des BRICS –, l’axe qu’elle constituerait avec Israël engendrerait un bouleversement géopolitique régional décisif. Une évolution dont nombre d’experts attendent des répercussions internationales importantes, voire majeures.   

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