jeudi, novembre 30, 2023
Société

La contagion islamiste revient en Afrique du Nord

A El Harrach dans la banlieue est d’Alger, des centaines d’adolescents encadrés par des adultes scandent pendant une bonne heure les slogans du FIS des années 90 en brandissant des drapeaux palestiniens ( voir vidéo ci-dessous ). Dans le stade de Casablanca, des milliers de spectateurs, là aussi très jeunes, crient leur colère contre Israël, pays avec lequel leur pays a normalisé ses relations, pour dire ce que l’interdiction de manifestations les empêche de clamer dans la rue. En Tunisie, c’est le président Kaïs Saïed qui sonne la charge contre Israël, l’ennemi du monde musulman. Lui encore expose le registre religieux pour étouffer ses adversaires d’Ennahdha. 

Dans les trois pays d’Afrique du nord la question palestinienne subit un double glissement. D’une part elle est instrumentalisée par le FIS, les islamo-conservateurs marocains ou le chef de l’Etat tunisien pour renforcer des positions politiques en interne ; d’autre part, cette cause, naguère synonyme de pluralisme et de patriotisme n’est plus une question nationale ; elle est vampirisée par la dimension religieuse. 

« Dans les trois pays, le Palestinien est devenu un alibi pour regagner une position perdue ou renforcer un pouvoir menacé. En Algérie le FIS qui n’avance plus en tant que formation politique identifiée chevauche les opportunités pour injecter ses mots d’ordre dans des soulèvements populaires initiés par d’autres forces et pour d’autres raisons que ses objectifs. On l’a vu pendant le Hirak quand il a progressivement infiltré le mouvement pour infléchir les revendications citoyennes vers son propre discours. Une manœuvre qui fut l’une des causes du retrait des manifestations des classes moyennes puis de l’essoufflement du mouvement. » analyse cette sociologue qui avait eu maille à partir en 2020 avec la police algérienne. « Le plus inquiétant est qu’en dehors de la Kabylie où s’expriment plus ou moins ouvertement des avis nuancés sur la situation qui prévaut à Gaza la tendance est à la surenchère religieuse. » s’inquiète cet ancien militant du Mouvement culturel berbère, le MCB. 

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