FRAPPE SUR L’HÔPITAL DE GAZA : polémiques et dénis mortifères
La frappe sur le parking d’un hôpital chrétien de Gaza a provoqué un embrasement du monde dit arabe. Du Maroc jusqu’au Yémen, des dizaines voire des centaines de milliers de manifestants sont sortis dans la rue pour crier leur colère contre un bombardement attribué à Israël. L’Etat hebreu se défend d’être à l’origine de la tragédie. Et avance quelques éléments de preuve dont une vidéo de la chaîne qatarie Al Djazira où on voit un missile venant du sud exploser au-dessus de la petite esplanade servant de parking d’hôpital avant d’embraser les véhicules qui y étaient stationnés. Par ailleurs, les services de renseignement israéliens produisent un enregistrement où l’on entend un militant du Djihad islamiste dire à son collègue que le tir est parti du cimetière qui jouxte l’établissement hospitalier. Si ce deuxième élément, fourni par Tsahal, peut prêter à discussion, la vidéo de la télévision qatarie est difficilement contestable ; Doha étant un fidèle soutien du Hamas palestinien. En outre, on ne voit pas l’intérêt de l’armée israélienne à commettre pareil dommage la veille de l’arrivée du président américain sur son sol.
Une fois sur place, Joe Biden a déclaré qu’au vu des images satellites et des enregistrements du projectile incriminé, l’armée israélienne était hors de cause.
Des faits et des avis qui ne suffisent pas à calmer des populations conditionnées à dissoudre leur colère contre « l’ennemi sioniste », faute de pouvoir l’exprimer face aux dirigeants qui leur dénient leurs droits et hypothèquent leur avenir. Les pouvoirs arabes qui, eux, connaissent les faits avancés quant à l’origine et aux causes de l’explosion qui aurait fait des dizaines de morts – et non des centaines comme l’a annoncé Hamas – ne peuvent se permettre de les reconnaitre car, otages de leurs propres surenchères, ils sont obligés de surfer sur la vague d’une haine dont ils ont fait le levier de leur autorité.
Un jeu de dupes dont la première victime est le peuple palestinien réduit à servir de variable d’ajustement à un régime iranien qui n’entend pas subir la supériorité d’un monde sunnite en voie de laborieuse mutation. Les autres victimes sont celles qui se défaussent dans la rue, quand leurs tuteurs les y autorisent, ce qui n’est pas toujours le cas. Les populations dites arabes devraient d’abord se libérer des despotes qui les asservissent si elles veulent participer à l’émancipation du peuple palestinien.
Tant qu’Israël sera entouré de régimes non démocratiques, il maintiendra sa suprématie militaire et les pays occidentaux, au-delà des rhétoriques juridiques, le soutiendront.