Sidi-Bémol en ouverture du Festival du monde arabe
L’incontournable Festival du monde arabe (FMA) de Montréal (Québec) revient cette année pour sa 24éme édition sous le thème générique « Appartiens moi ! Fragments d’une identité vagabonde » pour célébrer le métissage des cultures d’ici et d’ailleurs.
Prévu du 28 octobre au 11 novembre, ce rendez-vous culturel d’automne fait la part belle aux cultures et artistes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient dans un brassage inédit et un dialogue ésotérique des cultures autochtones comme l’a souligné l’organisme culturel dirigé par Joseph Nakhlé.
« Si nous savons que la mer Méditerranée se jette dans l’océan Atlantique à l’embouchure du détroit de Gibraltar, qui peut nous dire, des cultures portées de rives en rives, lesquelles se déversent dans les autres ? », se demandent les organisateurs qui ont inclus dans le programme une création originale en guise de spectacle d’ouverture sous le titre évocateur « Guellal Montréal » qui sera animé par Sidi Bemol, artiste flamboyant s’il en est et qui vient d’enflammer la scène parisienne ( voir adn -med du 23/09/2023) .
Ce nouvel épisode de la saga de Sidi Bemol laisse résonner tambours autochtones et guellals en un écho familier entre la Kabylie et les Premières Nations. « Héritier d’une ribambelle de cultures qui vont de ses terres immémoriales amazighes jusqu’à l’électrique modernité mondialisée », Sidi Bemol renouera avec son public montréalais qui ne manquera par d’apprécier l’art raffiné du chanteur qui mettra en scène et en musique la puissance incantatoire des cultures autochtones avec ses cérémonies rituelles et ses poètes aux pieds nus.
« La profondeur de cet univers le renvoie au souvenir des poètes berbères de son adolescence, où la place qu’occupe la Nation et les rapports à la Terre sont au cœur même de leur cosmovision », explique le FMA.
Sidi Bemol participera également au spectacle de clôture qui se veut un conte musical de deux grandes traditions venues d’Irak et d’Andalousie inspirées de l’œuvre de Mounir Bashir « Flamenco Roots ». Cette création mettra en scène des artistes de renoms comme le oudiste Omar Bashir, le guitariste espagnol Carlos Pinana, la chanteuse flamenco à la voix rauque Ana Mochon, le danseur impétueux Cristobal Munoz, le joueur de cajon Miguel Angel Orengo ainsi que Sidi Bemol, lui aussi à la lisière des identités culturelles.
Lors de ce festival, un hommage sera rendu à Cheikha Rimiti, la « mamie du raï » devenue la légende immortelle de cette musique née dans les bas-fonds de la société avant de trôner au firmament du monde après sa consécration comme patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
La chanteuse algérienne Meryam Beldi fera résonner sa voix dans une esthétique qui heurte le conformisme musical où les sonorités du rock et du groove se dévoilent festives, mélancoliques ou aigres-douces, mais toujours habitées par la même émotion.
Pour leur part, le chanteur à la voix suave Mohamed Jebali et la cantatrice au timbre éthéré Leila Gouchi redonneront vie à deux icônes de la musique arabe, Wadih El Safi et Warda dans un spectacle inédit et dont 50 % des profits seront versés aux sinistrés du dernier séisme au Maroc.
De Montréal : Nadir B.