Algérie : la nuit politique s’épaissit
En l’espace d’une semaine, quatre évènements sont venus confirmer la glaciation du pays. L’interdiction du recours à la grève concernant des secteurs sécuritaires mais aussi ceux relevant des sphères économique, administrative ou diplomatique fut relayée par l’invraisemblable nombre de 38 condamnations à mort prononcées ce lundi dans le procès du meurtre du jeune Djamal Bensmail commis à l’été 2021 à Larba nath Iraten (Kabylie). (voir adn-med du 23/10/2023) Ceci pour le terrain politico-social.
Le domaine culturel n’échappe pas au rouleau compresseur de la répression. La Française Annie Arnault, prix Nobel de littérature, invitée au Salon international littéraire du livre d’Alger (SILA) qui s’ouvre ce mercredi, a été interdite d’entrée en Algérie. Selon nombre d’observateurs, cette sanction serait due au fait que l’écrivaine ait signé une pétition appelant à la libération du journaliste El Kadi Ihsane, une opération dans laquelle s’était personnellement impliqué le chef de l’État. Dernière décision liberticide, les éditions Koukou se sont vu interdites de participation au SILA.
La fermeture drastique du champ politique fut entreprise dès l’extinction du Hirak. L’invasion de l’Ukraine, non dénoncée par Alger, ayant accaparé l’opinion internationale a constitué un encouragement de l’amplification de la gestion autoritaire du pays.