jeudi, novembre 30, 2023
Culture

Montréal : quand Sidi-Bémol raconte les cultures autochtones au FMA

Le coup d’envoi de la 24e édition du Festival du monde arabe (FMA) a été donné samedi à Montréal avec le spectacle d’ouverture « Gellal Montréal » animé par Sidi Bémol. 

Devant une salle archicomble, l’artiste raconte sa rencontre avec les cultures autochtones des Premières Nations. Le concept de ce spectacle inédit se voulait un hommage aux cultures anciennes d’Afrique du Nord et d’Amérique du Nord que tout semble éloigner mais qui, dans les faits, sont familières à bien des égards. C’est de l’influence croisée de ces deux mondes qu’est né « Gellal Montréal », sous l’impulsion du luthier et percussionniste Takfarinas Kichou, un artiste écorché vif s’il en est. 

Avec sa guitare en bandoulière, Sidi Bemol mène le public dans l’immersion des deux humanités d’où l’on ressort émerveillé. Cette immersion dans la découverte de l’autre a fait comprendre à l’artiste que c’est bien une partie de lui-même, longtemps inconnue, qui se dévoile, a relevé le FMA. 

Le spectacle démarre sur les chapeaux de roue quand l’artiste évoque sa rencontre de son ami autochtone de Montréal Shamani, lequel le met en relation avec les cultures populaires des Premières Nations qui vivaient là depuis les jours anciens en harmonie avec la nature. 

Sidi Bemol exécute des morceaux du texte d’anthologie « Oh My Darling, Clementine », une ballade de musique folk américaine écrite en 1884.

La rencontre avec Shamani qui lui parle de sa religion sans prophète débouche sur une discussion sur Montréal, dont le nom autochtone veut dire « là où les courants se rencontrent ». Dès lors Sidi Bémol exécute la chanson « Montréal », une métropole où  vit une forte communauté algérienne et nord-africaine. « J’ai quitté Alger la Blanche pour Montréal », chante Sidi Bémol sous des accents musicaux qui invitent au déhanchement électrique, avant d’enchaîner avec une autre chanson sur Tamanrasset. 

Le spectacle inspiré de textes poétiques autochtones est suivi dans un silence religieux, avant de finir par des morceaux avec les percussions et les guellal, tandis que l’auteur de « Izlan ibehriyen » (« Chants marins ») ne pouvait pas zapper l’actualité, en disant avoir une pensée aux enfants de Gaza. Auparavant, le président du FMA Joseph Nakhlé a dénoncé la « cruauté vengeresse » après le regain de violence au Moyen-Orient, avant d’insister sur la nécessité de délier les replis identitaires.  

À signaler par ailleurs que Sidi Bémol participera le 11 novembre au spectacle de clôture « Flamenco Roots » qui se veut un conte musical de deux grandes traditions venues d’Irak et d’Andalousie inspirées de l’œuvre de Mounir Bashir, une création qui mettra en scène des artistes de renoms comme le oudiste Omar Bashir, le guitariste espagnol Carlos Pinana, la chanteuse flamenco à la voix rauque Ana Mochon, le danseur impétueux Cristobal Munoz, le joueur de cajon Miguel Angel Orengo et Sidi Bémol.

De Montréal : Nadir B. 

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