Marche contre l’antisémitisme à Paris. Le « en même temps » de Macron qui passe mal
L’appel lancé par les deux chambres du parlement français pour une marche ce dimanche contre l’anti sémitisme et les valeurs de la République a reçu l’assentiment de la quasi-totalité de la classe politique si on exclut le refus, attendu, d’un Mélenchon et des LFI plus islamo-gauchistes que jamais. Du Rassemblement national au Parti communiste en passant par les LR, le parti présidentiel Renaissance et les écologistes, tous ont répondu présents. Le débat ne concerne donc pas l’adhésion à la nécessité de dénoncer un antisémitisme qui commis a plus de 1000 actes délictuels en moins d’un mois mais de voir qui doit participer au cortège et comment l’organiser.
La présence du Front national pose question à quelques formations au motif que le père de la présidente de ce parti avait été condamné pour des propos antisémites, ce qui est vrai. L’argument ne semble, cependant, pas entraîner de larges adhésions dans la presse, pourtant connue pour être globalement d’inspiration de gauche voire gauchiste, laquelle relève que Marine Lepen s’’est séparée de son père justement à cause de ses dérapages antisémites. D’autres observateurs n’ont pas hésité à répondre aux responsables de LFI qu’ils n’avaient pas hésité à voter des motions de censure avec la RN à l’assemblée nationale. Prenant les pinailleurs gauchistes à leur propre piège, des journalistes, un peu espiègles, ont demandé au responsable du PS, Olivier Faure, de répondre des effets criminels engendrés par le vote des pouvoirs spéciaux qui avait livré en 1956 Alger à l’armée du général Massu ; une décision qui avait entraîné un désastre humain pendant la Bataille d’Alger..
La question se pose aussi de savoir si le président français va se joindre aux manifestants comme le fit François Mitterrand lors de la marche organisée pour dénoncer la profanation du cimetière de Carpentras en 1990. Une hésitation qui en dit long sur la crainte d’assumer dans la rue une proximité avec la communauté juive qui serait entendue par la communauté musulmane comme un alignement de la France sur la politique du gouvernement Netanyahou, largement décrié de par le monde. L’Élysée dit craindre d’importer le conflit israélo-palestinien en France, hypothèse ubuesque puisque ledit conflit est bel et bien importé. Le problème est qu’il l’est de la pire des manières : via la vulgate islamiste.
Intervenant ce mercredi devant la loge maçonnique du Grant Orient de France, le président français s’est plu à dénoncer l’extrême gauche qui peine à nommer l’antisémitisme mais s’est cru tenu de rappeler que l’antisémitisme du FN était indexé par un anti islamisme de mauvais aloi. Un « en même temps » qui passe mal et s’avère être politiquement contre-productif pour celles et ceux qui recourent à cette facilité. Jusqu’à preuve du contraire, Marine Lepen qui dénonce l’antisémitisme de l’islamisme ne s’est pas attaqué aux Musulmans. D’ailleurs, le mauvais procès qui lui est fait ne l’empêche pas de voir sa côte s’envoler dans les sondages.
La France qui tente vaille que vaille d’escamoter ou de différer un débat sur le communautarisme islamiste recourt au sparadrap du capitane Haddok. Elle vient de désigner le chanteur Slimane – qui tient des propos d’inspiration communautariste lors de la mort du jeune Nael – pour la représenter à l’Eurovision.
Le pendule marconien n’a pas fini d’osciller sur la question de l’islamisme.