Québec : un imam récidiviste chevauche le drame de Gaza
Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est insurgé contre les propos de l’imam Adil Charkaoui, un salafiste récidiviste, appelant à la haine et la violence lors d’un rassemblement tenu à Montréal le 28 octobre passé et qui avait réuni des milliers de personnes officiellement appelées pour soutenir la cause palestinienne. Sauf que cette fois encore, l’islamisme et l’antisémitisme ont vite pris le pas sur le destin palestinien.
« Ô Dieu, charge-toi des sionistes. Charge-toi des ennemis de Gaza. Dénombre-les un par un et tue-les à long terme et n’exclut aucun d’eux. Ô Dieu, assure-toi de n’en laisser aucun. » a crié Charkoui devant la foule.
La classe politique québécoise, habituellement hésitante à s’exprimer sur la problématique de l’islamisme, a pris, cette fois-ci, une position unanime.
En effet, la réponse du premier ministre du Québec a donné le ton. Il a immédiatement demandé à l’autorité compétente de prendre des mesures contre l’imprécateur.
« Je compte sur les policiers pour faire leur travail bien, il faut qu’ils fassent leur travail. Ce n’est pas à moi de leur dire comment faire leur travail, mais inciter à la violence, ce n’est pas permis. »
Pour Yves-François Blanchette, Chef du Bloc Québécois, le discours de l’imam est radical et dangereux. « Je vous rappelle que ce que monsieur Charkaoui a fait est criminel ».
Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, lui aussi, a rappelé que le Code criminel punit l’incitation publique à la haine.
« Jamais, au Québec, on ne devrait accepter qu’on puisse inciter publiquement à la haine envers d’autres personnes. Et donc, je demande aux autorités de faire un suivi là-dessus, dans la mesure où l’article 319 du Code criminel me semble assez clair. ».
Même Québec solidaire (QS), un parti de gauche qui a souvent cherché des dividendes politiques dans les milieux issus d’une partie de l’immigration et qui avait célébré la victoire de Cherkaoui devant la Cour fédérale en 2009, a préféré s’éloigner de l’individu.
Rappelons que M. Charkaoui a été arrêté en 2003 par le gouvernement canadien, qui le soupçonnait d’appartenir à Al-Qaïda. Il fut libéré après 21 mois d’incarcération avec obligation de porter le bracelet électronique.
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D’origine marocaine, l’activiste islamiste revient au-devant de la scène à chaque fois qu’une situation interne ou internationale se prête à une mobilisation communautariste. En la circonstance, c’est la cause palestinienne qui est sujet à la propagande salafiste, une cause qui, il faut bien l’avouer, est déjà largement islamisée par le mouvement Hamas.