Arezki AMZIANE retrouvera son public ce dimanche à Montreuil
Il se fait rare mais quand il se manifeste cela se sait. C’est dans la belle salle La Marbrerie au 21, rue Alexis LEPERE, 93100, qu’ Arezki AMZIANE renouera ce dimanche à 17h avec son public francilien pour un concert inédit.
Un parcours atypique
Né à Paris, Arezki Amziane a grandi dans la rue de Charonne, où se noua l’un des drames de la guerre d’Algérie ; l’endroit est tout près de la place de la Bastille d’un côté et de la place de la Nation de l’autre. Enfant, Arezki a accompagné son père reparti vivre en Algérie dans un village kabyle nommé Maâtkas. Il y passera une dizaine d’années et accomplira ses premières années de scolarité élémentaire. Naître et vivre en France, puis choisir de chanter en kabyle n’a jamais été un problème pour cette étoile montante. Avoir vu le jour ici et avoir grandi là-bas renforce le sentiment d’appartenance à une terre qu’il a fallu quitter souvent dans la douleur. C’est dans la société de son enfance que la musique algérienne l’a profondément marquée. Ainsi, après la disparition de son père, chanter dans sa langue maternelle était une manière de rendre hommage à celui qui lui a appris que si l’homme peut s’abreuver partout, il doit garder en lui une mémoire qui le distingue et qui fait qu’il est unique.
Inspiré par tout ce qui est kabyle, algérien, amazigh, on retrouve aussi dans sa musique des touches venant d’autres styles issus du continent africain . Quant au choix de son instrument fétiche, il monte toujours sur scène avec un mandole, l’instrument qu’affectionnent tous les maîtres du genre populaire nord-africain et ceux, plus jeunes, qui ont fait dessus un travail de recherche à l’instar de Lani Rabeh, Brahim Izri ou Lounes Kheloui.
Arezki fait également partie des rares artistes qui savent qu’une œuvre musicale, pour être accomplie, a souvent besoin d’une conjugaison de talents. Ainsi, à l’inverse plusieurs nouveaux chanteurs qui s’improvisent auteur, chanteurs et compositeurs, lui comprend qu’il faut additionner les dons. Il s’associe à de grands paroliers tels que Rezki Rabia et se fait accompagner sur scène comme en studio par des joueurs chevronnés. A la recherche de collaborations stimulantes, il enregistra un de ses titres “anda i nedda” avec Boukella (Sidi-Bémol).
Plus qu’un concert : un événement culturel
Ce dimanche, Arezki AMZIANE bercera son public avec son style unique ; que lui se plaît à définir comme de l’afro-rock kabyle, qu’il n’hésite pas à ouvrir sur d’autres mondes. Cet événement sera l’occasion pour cet artiste qui s’est émancipé de la facilité de la folklorisation de faire découvrir d’autres couleurs et d’autres tonalités, notamment en invitant à se produire avec lui des acteurs qui innovent et osent prospecter de nouveaux chemins.
Il nous a confié que lors de ce concert, il nous fera découvrir trois titres de son prochain album signé avec Rezki RABIA. Il nous a surtout confié qu’il prépare un projet unique : une adaptation de chansons de la variété française en kabyle sans dévoiler davantage la teneur de cette mixture artistique. Jean Amrouche nous avait déjà démontré que l’on peut avoir son âme imprégnée par les chants berbères de Kabylie et exceller dans la langue de Molière.
SAIDANI Kassi
