Conférence des pays arabo-musulmans : l’Iran se replace
La conférence ayant regroupé la Ligue arabe et l’Organisation de la conférence islamique tenue ce samedi à Ryad et à laquelle a participé le président iranien a vu les thèses de son pays prévaloir. Le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman qui s’apprêtait à normaliser ses relations avec Israël a déclaré tenir « les autorités d’occupation ( israéliennes) pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien ».
Par ailleurs, la Conférence a rejeté l’argument de « la légitime défense » mis en avant par Israël pour justifier la campagne que mène son armée contre le Hamas à Gaza. Enfin, la résolution finale exige un cessez-le-feu immédiat et interpelle le Conseil de sécurité pour prendre une disposition contraignante contre l’Etat hébreu afin de mettre un terme à son engagement militaire.
Cette évolution a conduit le président iranien à demander à la Conférence de déclarer Israël comme « État terroriste ». D’autres pays dont l’Algérie et le Liban ont demandé aux régimes de rompre leurs relations diplomatiques et commerciales et d’arrêter d’approvisionner le pays en pétrole.
Au même moment, Hassan Nassallah, responsable du mouvement libanais Hizbollah, satellite de L’Iran, déclarait que seul Téhéran avait été à la mesure de ses obligations envers la cause palestinienne.
Paradoxalement, ce n’est pas la « rue arabe », – dont la mobilisation s’avère moins durable que ce qui était annoncé – mais les protestations des capitales occidentales qui semblent mettre à mal les soutiens d’Israël. A Londres une manifestation pro-palestinienne contre laquelle s’était prononcée le gouvernement mais autorisée par la police a drainé 300 000 personnes alors que dans la capitale française, environ 20 000 parisiens ont battu le pavé pour exiger un cessez-le-feu.
Dans une interview donnée à la BBC, le président français Emmanuel Macron – qui a décidé de ne pas participer à la marche prévue ce dimanche contre l’antisémitisme – a pour, la première fois, déclaré qu’il fallait imposer une trêve humanitaire qui doit déboucher sur un cessez le feu. Une proposition rejetée par Tel Aviv, pour l’instant toujours appuyé par les USA, qui s’en tient à des pauses de quatre heures par jour pour permettre aux civils de quitter la partie nord de Gaza.
Le nombre de morts israéliens est de 1400 alors que le mouvement islamiste Hamas annonce plus de 10 000 victimes sans faire la distinction entre civils et combattants.