Marche de Paris contre l’antisémitisme : la France blanche dans la rue
Banderole unique avec un slogan : « Pour la République, contre l’antisémitisme ». Drapeaux français et, plus rarement, européens dans la rue et sur les balcons furent des symboles aperçus tout au long du parcours.
Le malaise Macron
Si l’on ne devait prendre en compte que le nombre de manifestants et l’atmosphère grave mais sereine ponctuée par des Marseillaise spontanément entonnées, la marche organisée ce dimanche à l’appel des présidents des deux chambres du Parlement français peut être considérée comme un franc succès. La foule était arrivée sur la Place Edmond-Rostand devant le Sénat alors que des manifestants étaient encore Place des Invalides d’où s’était ébranlée la procession.
Pour autant, d’autres considérations font d’ores et déjà l’objet de commentaires qui ne manqueront pas de résonner dans l’opinion et les médias. A commencer par l’absence d’Emmanuelle Macron, président de la République, qui a préféré s’adresser à la nation à travers un message écrit. Une absence interprétée comme une occasion perdue de marquer l’histoire. D’autres observateurs ont relevé que les jeunes de moins de trente ans étaient peu nombreux.
La Grande mosquée absente
Autres fait notable : les organisations musulmanes parisiennes ne se sont pas associées à la manifestation alors que des églises catholiques ou protestantes étaient aux côtés des instances cultuelles juives.
Le refus de participation de la Grande mosquée de Paris, proche d’Alger, a occulté l’annonce des Chalghoumi et autres Boukrou, respectivement imams de Drancy et de Bordeaux, d’origine tunisienne et marocaine, ajoutant une fracture dans la communauté musulmane à celle qui déchire la France.
A la fin de la marche, le président du Sénat Gérard Larcher a déclaré que le succès de la marche devait déboucher sur « une démarche », disant implicitement que le sursaut de ce dimanche ne suffisait pas à évacuer le problème de l’antisémitisme qui marqua les moments sombres de la France républicaine.
Seul incident : à la fin de la marche, des élus du Rassemblement national ont essuyé quelques sifflets
En province, 70 maires ont organisé des marches sur le même mot d’ordre.